STOLL Robert, DBA

Paris n°5 (2023)

Robert Stoll (“Boyo” pour ses amis) est un jeune homme de 75 ans et un « serial entrepreneur ». Après Philosophie et Économie à Oxford et un MBA à l’INSEAD, il pédale depuis 1974 dans le monde des PME au Luxembourg.

Il est fasciné par ses recherches sur la « Transmission d’entreprise en l’absence d’héritiers naturels. Essai auto-ethnographique et paradigme », titre de la thèse qu’il soutiendra en septembre 2023 pour son Doctorate of Business Administration.

En Europe, chaque année des centaines de milliers de « Patriarches Emérites » doivent transmettre leur PME à des personnes externes à leur famille. Ils se trouvent très souvent confrontés à la tension entre objectifs « Hard » (la maximisation pure et dure du prix de vente) et « Soft » (la pérennisation de leur entreprise avec ses valeurs éthiques et sa culture d’entreprise).

Basé sur dix transmissions de PME de son groupe, Boyo a abduit un paradigme qu’il a baptisé « OBO + LMBO + KISS ». Celui-ci substitue le « Capital Patriarche Provisoire » aux traditionnels fonds de Private Equity. Grâce à la qualité des relations entre le Patriarche et son « dream team » d’intrapreneurs, ceux-ci deviennent des associés-repreneurs et les valeurs « Soft » sont privilégiées.

Direction de thèse

Pr. Jean-François Gajewski

Thèse de DBA

Transmission d’entreprise en l’absence d’héritiers naturels. Essai auto-ethnographique et paradigme.

Résumé

Sans héritiers naturels, de très nombreux « Patriarches Émérites », des dirigeants mûrs et respectables, se trouvent obligés de transmettre leur PME à des personnes externes à leur famille.

Existe-t-il une solution – excellente et généralisable – permettant de répondre à la forte demande de ces patrons qui cherchent un équilibre entre deux objectifs apparemment irréconciliables :
– Obtenir le meilleur fruit financier en maximisant le prix de vente – un objectif « Hard », pur et dur, mais en même temps,
– assurer la pérennité de la PME qui est souvent l’oeuvre de toute une vie avec ses valeurs, son éthique et toute sa culture d’entreprise – un objectif « Soft » ?

La thèse se situe en stratégie financière et organisationnelle avec une forte composante socio-émotionnelle. La méthodologie de recherche est qualitative et enracinée dans les interprétations que l’auteur a abduites de ses expériences terrain depuis près de cinquante ans.
Au sein de son auto-ethnographie, il a passé en revue dix transmissions de son groupe d’entreprises et il a mesuré les avantages et les inconvénients des modèles sous-jacents.

L’une de ces opérations – basée sur son « dream team » d’« Intrapreneurs » avec le concours de deux fonds d’investissement de Private Equity – lui a permis de trouver un très bon compromis entre objectifs « Hard » et « Soft ».

Néanmoins, il comportait des risques importants et des surpoids excessifs. De plus, comme les préceptes de ce modèle n’étaient susceptibles d’être vulgarisés qu’auprès d’un petit nombre de cédants d’entreprise, le fossé entre la théorie existante, très insuffisante et une autre, bien meilleure, est apparu.

Afin de le combler, l’auteur a identifié, puis comparé les avantages et les inconvénients des fonds d’investissement. Il a conclu qu’il fallait remettre leur apport en question, alors qu’ils sont généralement considérés comme incontournables lors des opérations de transmissions d’entreprises.

En faisant l’impasse sur le Private Equity, l’auteur a pu développer un paradigme alternatif, plus simple, qu’il a baptisé « OBO1 + LMBO2 + KISS3 ». Il espère que sa vision sera attrayante pour de nombreux Patriarches, et qu’elle pourra donc se populariser plus largement.
Ses recommandations managériales devraient répondre à une forte demande sociale. Elles pourraient réduire les énormes gâchis économiques et communautaires, qui résultent trop souvent de transmissions malheureuses.