SEMLALI Mustafa, DBA

DBA à distance (2024)

Avec une expérience diversifiée couvrant plusieurs secteurs en Suisse, notamment l’horlogerie, l’automobile et l’aérospatiale depuis 2011, Mustafa Semlali a eu l’opportunité d’explorer divers domaines de l’entreprise, acquérant ainsi une expérience pluridisciplinaire. Fort de cette expérience, il a récemment rejoint une manufacture d’habillage horloger en tant que manager, mettant à profit sa polyvalence et son expertise dans le domaine.

Il soutiendra son Executive Doctorate of Business Administration (EDBA) en mars 2024, sous la direction du Professeur Rémi Bourguignon à l’IAE Paris-Est. Sa recherche porte sur le thème « Gouvernance relationnelle. Développement d’un processus de développement dans le contexte Suisse ».

Direction de thèse

Pr. Rémi Bourguignon

Thèse de DBA

Pour une gouvernance relationnelle. Développement d’un processus dans le contexte Suisse romand.

Résumé

Cette thèse se consacre à un défi critique au sein de la gouvernance et des entreprises suisses romandes : la gestion des conflits d’intérêts et cognitifs entre les dirigeants non-actionnaire (DNA) et les actionnaires. Au coeur de ce défi, nous reconnaissons l’importance cruciale des relations interpersonnelles dans le monde professionnel. Cependant, ces relations sont souvent sujettes à des risques de conflits.

Le domaine d’étude de la gouvernance repose sur un ensemble de pratiques conçues pour prévenir ces conflits, principalement inspirées par la théorie de l’agence (Jensen et Meckling, 1976). Outre les pratiques normatives, des modèles théoriques de gouvernance ont abordé la prévention des conflits en intégrant des aspects cognitifs, et émotionnels. Cependant, peu d’attention a été consacrée aux relations interpersonnelles dans le domaine d’étude de la gouvernance d’entreprise. Cette thèse vise à combler cette absence en proposant un processus de développement de la relation interpersonnelle entre les DNA et les actionnaires. Par ailleurs, l’étude exploratoire que nous avons menée auprès de DNA suisse démontre un besoin de pratiques pour le développement de leur relation avec l’actionnaire « Nous sommes sur un siège éjectable »1.

Pour parvenir à cette fin, nous avons exploré le domaine d’étude de la gouvernance, ciblant les facteurs déclencheurs de conflits au sein de la relation entre le DNA et l’actionnaire. En parallèle, nous avons recensé les stratégies de prévention associées à ces conflits. Notre focalisation s’est particulièrement axée sur la dimension relationnelle de la gouvernance. De plus, afin de compléter notre revue de la littérature, nous avons approfondi notre étude dans le domaine des relations interpersonnelles, tant en sciences sociales qu’en sciences de gestion. Notre objectif était de non seulement identifier les éléments de prévention des conflits dans une relation, mais également de repérer les mesures de développement déjà en place.

Cette littérature importante nous a aidés à générer une première ébauche du processus par la combinaison des facteurs et des mesures de prévention. Ce processus est composé d’éléments d’entrée, d’un processus séquentiel guidé par des ressources et un management, aboutissant à des éléments de sortie visant à renforcer la relation interpersonnelle.

La deuxième étape de notre recherche a consisté à recueillir les connaissances des DNA à travers des entretiens semi-directifs et un questionnaire. Cette approche nous a permis de cerner le contexte prédominant de leurs relations ainsi que les caractéristiques qui les définissent. Ces données nous ont fourni les clés pour faire évoluer notre processus initial et de prime abord, formuler des recommandations ciblées pour chaque acteur de la gouvernance, visant à renforcer ces relations cruciales pour la pérennité des entreprises.
Nos recommandations visent à :
1. Encourager la communication transparente pour établir la confiance ;
2. Investir dans le renforcement des compétences en gestion relationnelle par lebiais de la formation continue pour le DNA et l’actionnaire ;
3. Initier une démarche de construction d’équipe (Team-building) ;
4. Développer une formation d’actionnaire-manager « Action-man » ;
5. Intégrer des administrateurs externes avec des compétences techniques ;
6. Créer une « Table ronde » pour une communication ouverte et transparente ;
7. Formaliser une charte relationnelle pour définir les valeurs et principesdirecteurs des interactions entre DNA et actionnaire ;
8. Mettre en place des mécanismes de médiation pour gérer les conflits demanière constructive ;
9. Faire évoluer les bonnes pratiques de gouvernance autour du management etde pratiques concrètes.
10. Créer un label pour une gouvernance de qualité

L’application de ces recommandations vise à améliorer la gouvernance, ce qui contribue à renforcer la performance globale des entreprises, une prise de décision de meilleure qualité, une motivation accrue et une meilleure réactivité face aux défis. Cependant, il est important de noter que ces recommandations ne sont pas des solutions universelles et nécessitent une adaptation aux particularités de chaque entreprise. Cette thèse invite à approfondir la réflexion de la dimension relationnelle dans le domaine d’étude de la gouvernance. Il s’agit d’inciter les acteurs de l’entreprise à reconnaître l’importance cruciale de la qualité de leurs interactions pour le succès global de leur organisation. Elle encourage également chercheurs, praticiens et régulateurs à explorer davantage ce domaine pour promouvoir des relations interpersonnelles constructives dans le contexte des entreprises suisses romandes.