PIPER Berenger, DBA

English Online DBA (2023)

Bérenger Piper est économiste financier de formation, titulaire d’une Maîtrise en Sciences Économiques, d’un MBA, et d’un Master en Études Avancées et Recherche en Finance. Bérenger Piper possède plus de 14 ans d’expérience dans la Gestion des Risques Financiers. Il est actuellement Directeur Associé au sein du département du Contrôle de Risque des Marchés de Capitaux, auprès de l’une des trois plus grandes banques d’investissement du Canada.

Il soutiendra sa thèse de Doctorate of Business Administration (DBA) en septembre 2023, sur un sujet de recherche en économie financière intitulé : « L’Impact des Changements en niveau de Capital Réglementaire sur les Décisions de Prêts des Banques Canadiennes », supervisée par Prof. Laurent Weill, Professeur Titulaire d’Économie, à l’EM Strasbourg Business School, Université de Strasbourg.

Direction de thèse

Pr. Laurent Weill

Thèse de DBA

L’impact des modifications des exigences réglementaires en matière de fonds propres sur le comportement des banques canadiennes en matière d’octroi de prêts

Résumé

L’économie mondiale est soutenue par les mécanismes de règlement des transactions et d’intermédiation du secteur financier. Ces mécanismes facilitent les échanges entre les acteurs du marché financier. Les mécanismes de règlement des transactions et d’intermédiation du secteur financier sont facilités par la disponibilité de liquidités orientées vers les prêts aux agents économiques, tels que les entreprises et les ménages. La crise financière de 2007 a révélé les limites du secteur financier en place avant la crise. Les régulateurs et décideurs de politiques économiques ont renforcé les réglementations microprudentielles telles que l’exigence de capital réglementaire pour assurer une stabilité économique et financière.

Notre recherche a étudié l’impact de l’une de ces réglementations microprudentielles, sur le comportement des institutions financières. Plus précisément, notre recherche a étudié l’impact des changements en matière de capital réglementaire sur le comportement des banques canadiennes.

Notre recherche a exploité un échantillon de données de statistiques financières annuelles des institutions financières canadiennes de 2012 à 2021, issus de la base de données Fitch Connect, regroupant les banques commerciales, les banques de développement, ainsi que les banques de commerce et d’investissement. Cet échantillon comprend 120 banques canadiennes, représentant plus de 90 % du secteur bancaire canadien, en termes d’actifs au cours de la période de 2012 à 2021. Nos données regroupent également des données de statistiques macroéconomiques de la Banque du Canada, la Banque des règlements internationaux (BRI), et du Groupe de Recherche sur l’Incertitude des Politiques Économiques. Notre recherche se repose sur l’application de méthodologies économétriques.

Premièrement, nous avons étudié l’impact des changements en niveau de capital règlementaire sur le volume des prêts bruts offerts par les banques canadiennes au secteur non financier. Les résultats ont révélé qu’une augmentation du niveau de capital réglementaire imposé aux banques canadiennes a engendré une diminution du volume des prêts bruts offerts par les banques canadiennes au secteur non financier.

Deuxièmement, nous avons étudié l’impact des modifications du niveau de capital règlementaire sur les taux d’intérêt appliqués aux prêts bruts offerts par les banques canadiennes au secteur non financier. Les résultats ont indiqué que les augmentations en niveau de capital règlementaire n’avaient pas d’impact sur les taux d’intérêt des prêts offerts par les banques canadiennes, en période de stabilité économique. Une période de stabilité économique est caractérisée par la croissance et l’expansion économique. Les conclusions de nos recherches sont conformes aux résultats de Brei et Moreno (2019) qui ont démontré que les augmentations des exigences de capital réglementaire n’entraînaient une hausse des taux d’intérêt des prêts qu’en période d’afflux de capitaux importants, et non en période de stabilité économique.

Troisièmement, nous avons étudié l’impact des modifications des exigences de capital réglementaire sur les composantes du portefeuille de prêts bruts offerts par les banques canadiennes au secteur non financier. Nos études ont pris en compte les trois principales composantes du portefeuille de prêts bruts offerts par les banques canadiennes au secteur non financier : les prêts aux entreprises (26 % des prêts bruts), les prêts hypothécaires résidentiels (44 % des prêts bruts) et les autres prêts à la consommation /crédits aux particuliers (20 % des prêts bruts). Nos résultats suggèrent que les modifications du ratio des exigences de capital réglementaire ont eu un impact direct négatif (à la baisse), uniquement, sur la partie du portefeuille de prêts bancaire canadien, correspondant aux prêts aux entreprises. Les résultats ont également révélé que l’impact de l’augmentation du capital réglementaire relatif aux prêts aux entreprises dépend des changements de politique économique.

De plus, nous avons noté qu’en période d’incertitude économique, les banques canadiennes ayant un rendement d’actif en hausse par rapport à l’année précédente ont réduit leur allocation de crédit en forme de prêts hypothécaires résidentiels, à la suite d’une augmentation des exigences de capital réglementaire. Cependant, le pourcentage du portefeuille de crédit des banques canadiennes alloué aux prêts à la consommation est plutôt influencé par l’environnement macroéconomique.

Dans l’ensemble, nos résultats contribuent à la littérature actuelle sur les exigences de capital réglementaire. Ils fournissent aux autorités et décideurs de politique économique et financière les lignes directrices et les conditions nécessaires pour une augmentation du niveau de capital réglementaire ; sans négativement impacter le niveau de liquidité requis pour une reprise économique après des périodes d’incertitude et de ralentissement économique.