MAHAMOUD Ali-Seid, DBA

DBA à distance (2024)

Ancien Ministre, manager, financier, enseignant, plusieurs fois Directeur Général d’entreprise publique. Proche collaborateur du défunt président de la République du Tchad Idriss Deby et de l’actuel chef de l’Etat du Tchad.

Actuellement, Ali-Seid Mahamoud est le PCA (président du conseil d’administration) du conseil des chargeurs du Tchad, institution publique chargée de collecter les taxes de toutes les marchandises importées et exportées y compris le pétrole.

Ali-Seid Mahamoud soutiendra Executive Doctorate of Business Administration (EDBA) en mars 2024, sur le thème “Faire face aux enjeux d’efficacité des entreprises publiques et parapubliques dans un pays du sud : Évidence du Tchad”, sous la direction du Pr. Yvon Pesqueux, professeur émérite au CNAM Paris.

Direction de thèse

Pr. Yvon Pesqueux

Thèse de DBA

Faire face aux enjeux d’efficacité des entreprises publiques et parapubliques dans un pays du Sud : évidences du Tchad

Résumé

Cette thèse a pour objectif principal de mettre à l’épreuve les liens qui s’établissent entre la prise en compte des enjeux externes et l’efficacité des entreprises publiques et parapubliques au Tchad. Spécifiquement, il s’agit premièrement de savoir si la prise en compte des enjeux externes se concrétise dans les nominations des membres et du Conseil d’Administration. Deuxièmement, il est question de comprendre les enjeux de l’environnement institutionnel sur l’efficacité des EPP. Troisièmement, il cherche à comprendre les conséquences de la prise en compte des enjeux économiques, sociaux et environnementaux sur l’efficacité des entreprises publiques et parapubliques.

Pour atteindre les objectifs visés et questionner nos hypothèses, notre approche méthodologique repose sur une analyse qualitative. La faible présence d’études sur les entreprises publiques réalisées de façon qualitative n’est pas la seule raison du choix de cette approche. Comme la problématique est peu étudiée, une démarche qualitative semble pertinente pour la logique exploratoire qui fonde ce travail. La méthode de recherche choisie est l’étude de cas en prenant l’entreprise publique tchadienne comme entreprise publique type afin de comprendre en profondeur les éléments communs à ces organisations. Pour le choix des cas étudiés, le critère choisi concerne à la fois le domaine d’intervention (socio-économique) et une production de type marchand. Ainsi ce critère a permis de cibler trois entreprises publiques qui exercent dans des secteurs à importance socio-économique en contribuant à la production et à la commercialisation de commodities mais aussi d’activités exercées du fait de l’insuffisance d’une offre en provenance du secteur privé. Il s’agit notamment de la Société Nationale de l’Electricité (SNE), de la Société Tchadienne des Eaux (STE) et de la Société Nationale de Ciment (SONACIM). L’outil de collecte des données a été un questionnaire construit à partir d’un guide d’entretien.

Adossés à ces études de cas, des entretiens avec quelques responsables des organes délibérants et exécutifs ont été menés et font ressortir ce qui suit :
– Les industries étudiées sont toutes en situation de monopole. Ce monopole apparaît comme la structure de marché spontanément « optimale » d’où l’appellation « monopole naturel » du fait de l’inexistence d’une offre privée ;
– Les facteurs externes tels que la pénétration politicienne et le cadre institutionnel influencent négativement l’efficacité financière, sociale et environnementale des entreprises publiques. En effet, le choix des dirigeants des organes délibérants et exécutifs désignés sont fortement corrélés à l’appartenance à un parti politique. De ce fait, les dirigeants des délibérants et exécutifs dont la durée au poste est aléatoire ne permettent pas à ces derniers de bâtir une vision de développement de l’entreprise. Dans le souci de redevabilité envers son parti politique et/ou du groupe de lobby ayant favorisé leurs désignations, les dirigeants sont contraints à des pratiques managériales qui affectent négativement le niveau de rentabilité financière au regard du chiffre d’affaires réalisé (c’est le chiffre d’affaires qui sert de référence à la mesure de l’efficacité financière dans la mesure où les résultats dépendent des politiques publiques,a minima en matière de tarification), de l’efficacité sociale (mesurée par les effectifs employés) et de l’efficacité environnementale (basée sur le constat de l’existence ou non d’une gestion des déchets).
– Les institutions étatiques sont favorables à l’efficacité des EPP. En revanche, les institutions sociales entendues comme la perception de la corruption ont des effets négatifs sur l’efficacité financière, sociale et environnementale des entreprises.

Sur la base des résultats obtenus, des recommandations sont formulées à l’endroit des Pouvoirs Publics sur les faits de nomination politiques et la durée aléatoires des mandats des membres du CA quant à ses impacts sur l’efficacité des EPP. Il est également important d’alerter les DG sur les enjeux externes d’ordre institutionnel, et ceux de définition et de mise en œuvre des objectifs économiques, sociaux et environnementaux dans la quête d’efficacité de leur entreprise.