Direction de thèse
Pr. Nathalie Mitev et Pr. Emmanuel Kamdem
Thèse de DBA
Conception et mise en œuvre d’un modèle intégrateur de financement de l’adaptation climatique au Mali : cas du fonds pour l’environnement mondial (FEM)
Résumé
Notre recherche analyse les impacts des différents mécanismes de financement classique, dans la lutte contre le « changement climatique » (CC), suivant la problématique du financement de l’adaptation climatique (AC) au Mali. L’objectif visé est de proposer une alternative aux sources classiques de financement qui accordent très peu d’importance au contexte socioculturel, ethnographique, religieux et linguistique du Mali.
L’étude empirique a été réalisée avec la méthodologie qualitative qui a permis de constituer un échantillon de soixante (60) personnes représentatives de plusieurs catégories socioprofessionnelles au Mali. Les participants ont été sélectionnés suivant des critères socio-économiques et en fonction de nos besoins de recherche. L’approche méthodologique ethnographique, fortement recommandée pour la recherche qualitative enracinée en contexte africain a été privilégiée (Diop-Sall, 2018). Les entretiens effectués ont permis de faire un focus sur le cas étudié, le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), pour comprendre les perceptions des impacts des financements de la lutte contre les effets du CC et pour l’AC au Mali. L’analyse des limites de ces impacts nous a conduit à proposer un modèle intégrateur de financement de l’AC au Mali.
La méthode utilisée, dans cette recherche exploratoire, a nécessité plusieurs allers et retours sur les terrains dont l’accès était particulièrement difficile ; compte tenu du contexte actuel de crise politique et sécuritaire au Mali. Ce contexte a considérablement compliqué et rallongé la conduite de notre recherche.
Les principaux résultats montrent que la forte implication des populations, ainsi que la prise en compte considérable des réalités locales communautaires maliennes, dans le processus décisionnel d’élaboration et de mise en œuvre d’un projet d’adaptation locale, peuvent fortement contribuer à assurer le développement durable au profit des populations concernées. Par ailleurs, nos résultats permettent de constater que les sources des financements endogènes sont un facteur de cohésion sociale et de préservation de la paix sociale au sein des communautés locales. Ces résultats permettent aussi de comprendre que le financement de l’AC, par les ressources locales et celles transférées par les Maliens de la diaspora, permettent de créer les meilleures conditions pour limiter l’expropriation des terres des paysans, les tentations de l’immigration et de l’exode rural.
La méthodologie qualitative ethnographique adoptée n’autorise aucune généralisation à d’autres contextes. Cependant, notre recherche ouvre de nouvelles perspectives pour des recherches futures sur les nouvelles formes de financement de l’adaptation climatique dans d’autres contextes africains semblables à celui du Mali, notamment dans les pays du Sahel.