Joseph Henri IKORI à YOMBO est titulaire d’un Diplôme d’études approfondies (DEA) en sciences de gestion et d’un Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en relations internationales, il a exercé à la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC) de 1999 à 2016, notamment comme Chef de département du contrôle permanent. Il est actuellement Directeur central à la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC).
Il a soutenu en septembre 2022 son Doctorate in Business Administration, sur le thème « Pratiques et éléments explicatifs de la distribution des dividendes par les banques de la CEMAC » sous la direction de Professeur Yvon Pesqueux, professeur titulaire de la chaire “Développement des Systèmes d’Organisation” du Conservatoire national des arts et métiers (Paris, France).
Direction de thèse
Pr. Yvon Pesqueux
Thèse de DBA
Pratiques et éléments explicatifs de la distribution des dividendes par les banques de la CEMAC
Résumé
La présente recherche porte sur le thème : « Pratiques et éléments explicatifs de la distribution des dividendes par les banques de la CEMAC ». Il s’inscrit dans le cadre des travaux relevant du champ de la finance d’entreprise. La question de départ pour cette recherche est celle de savoir comment se comportent les banques de la CEMAC en matière de distribution de dividendes dans un environnement où certaines hypothèses à la base des principaux modèles théoriques ne peuvent être retenues. Dans ce contexte, cette recherche vise à répondre à l’interrogation suivante : quels sont les, pratiques et facteurs explicatifs de distribution des dividendes des banques opérant dans la CEMAC, au regard notamment des contraintes réglementaires liées à leur activité ? L’objectif principal de cette étude est de décrire les pratiques réelles de la distribution des dividendes par les banques de la CEMAC, de fournir une compréhension des processus qui sous-tendent ce phénomène et d’offrir sur cette base un cadre d’analyse prospectif de cet aspect de la finance d’entreprise appliquée aux banques des pays en développement sous la forme d’une représentation cohérente et adaptée.
À travers une approche qualitative et quantitative et suivant un positionnement épistémologique constructiviste associé à une application réaliste, nous avons constaté que la distribution des dividendes par les banques de la CEMAC est fortement influencée par le type d’actionnaire (actionnaires personnes physiques, actionnaires issus des secteurs publics et financiers), la taille de la banque (appréciée à travers le total de son bilan), les dividendes antérieurement distribués (sur les trois derniers exercices), le coût du risque (apprécié à travers la qualité du portefeuille de crédits) et dans une certaine mesure le niveau des fonds propres et la présence d’un actionnaire dominant.
De plus, nous avons constaté que les banques qui opèrent dans la CEMAC n’ont pas formalisé de politique de dividendes. Le processus de distribution des dividendes varie d’une banque à l’autre et fait intervenir divers niveaux dans l’organisation bancaire et autour des parties concernées. La motivation des décisions de distribution des dividendes met également en avant un besoin affirmé de signalisation destiné, non à un marché financier inexistant ou embryonnaire, mais aux actionnaires actuels sur la qualité de la direction de la banque et au superviseur bancaire sur la solidité ou non de la banque.
Ces conclusions nous amènent à envisager des évolutions possibles qui pourraient faire des décisions de distribution de dividendes des leviers ou des instruments destinés à asseoir des politiques menées, à divers niveaux, pour assurer le renforcement de la stabilité bancaire et permettre aux banques de jouer efficacement le rôle qui leur revient dans l’échiquier financier et économique.