Jean-Christophe Bogaert travaille depuis le début de sa carrière dans le domaine de la chimie et de la biotechnologie industrielle où il a occupé différentes fonctions de direction, notamment en production et en recherche et développement.
Après 7 ans en Chine en tant que directeur général d’une joint-venture belgo-chinoise, il était responsable d’équipes sur quatre continents en tant que vice-président des ventes, du marketing et du développement des affaires du groupe GALATIC avant de devenir Chief Strategy Officer de Cybelle S.A., une société holding qui détient des participations majoritaires dans diverses sociétés chimiques.
Il est administrateur non exécutif et membre du conseil d’administration de différentes organisations ainsi que directeur général de sa société de conseil, ARCARIUS MANAGEMENT.
Il est titulaire d’un diplôme d’ingénieur en biochimie, d’une maîtrise en sciences commerciales et d’une maîtrise en finance.
Il a rejoint le Business Science Institute en 2015 et a soutenu sa thèse « Organizational ambidexterity for medium-sized firms in a context of growing uncertainty » [L’ambidextrie organisationnelle dans les entreprises de taille moyenne dans un monde d’incertitude croissante] en septembre 2017.
Direction de thèse
Pr. Mothe Caroline
Thèse de DBA
L’ambidextrie organisationnelle dans les entreprises de taille moyenne dans un monde d’incertitude croissante.
Résumé
Les managers sont constamment exposés à la complexité croissante de notre monde trépidant, globalisé, interconnecté et hyperconcurrentiel. Dans un tel contexte de moins en moins prévisible, structurer une organisation et concevoir une stratégie qui équilibre les besoins de rentabilité à court terme et la survie à long terme devient de plus en plus difficile. L’ambidextrie organisationnelle a été proposée comme moyen de gérer ces objectifs contradictoires mais son effet sur la longévité des organisations reste largement non-démontré. Nous discutons cette problématique en la situant dans la littérature académique et proposons que les métiers fortement exposés à un environnement très incertain bénéficient de la mise en pratique d’une stratégie ambidextre selon un processus évolutif et dynamique superposant différentes mesures, variables en intensité, à plusieurs niveaux de l’entreprise et par la modification régulière de ce mix en réponse aux stimuli extérieurs et aux capacités internes nouvellement acquises. Dès lors la question de savoir comment mettre cela en place, en particulier dans les moyennes entreprises (PME) ayant des ressources limitées, un domaine qui a été largement négligé par les chercheurs en gestion jusqu’à présent.
Notre analyse consiste en l’étude longitudinale d’un cas unique couvrant les 25 années d’existence d’une entreprise de taille moyenne opérant à l’international dans le domaine de la biotechnologie industrielle. Il s’appuie sur une combinaison de méthodes quantitative et qualitative dans le but de rechercher de manière abductive des explications pour les événements observés afin d’enrichir la vue actuelle de la manière dont les mécanismes générateurs sont activés et les processus sous-jacents mis en œuvre en fonction des conditions contextuelles.
À la lumière de nos constatations, nous soutenons que les PME opérant dans des environnements turbulents avec un contenu technologique élevé bénéficieront de la combinaison d’une structure de type organique hautement flexible au niveau décisionnel avec une structure plus mécanistique au niveau de l’exécution. Nous montrons que l’ambidextrie organisationnelle peut être atteinte dans les entreprises de taille moyenne en favorisant une approche effectuale axée sur le client pour les projets appartenant à des cycles de développement courts combinée à un strict système d’étapes qui recourt à une logique causale classique pour des projets intégrés dans les cycles de développement longs. Nous prétendons également que l’intégration de la logique effectuale dans les pratiques commerciales au niveau opérationnel est de nature à créer une opportunité constante et peu coûteuse pour la variation, la sélection et la rétention de nouvelles connaissances et capacités qui aident l’entreprise à rester ambidextre et la rendent plus robuste face à un environnement changeant. Dans l’ensemble, l’intégration de nos observations, aussi diverses que variées, confirme que l’ambidextrie organisationnelle est un concept riche, complexe et multicouches qui doit être analysé dynamiquement à la lumière des ressources disponibles de l’entreprise, en particulier lorsque celles-ci sont limitées comme pour la majorité des entreprises de taille moyenne; mais aussi au vu des changements contextuels qui entourent l’entreprise, en particulier lorsque ceux-ci s’accélèrent et deviennent imprévisibles.