Une entreprise académique étendue pour partager les connaissances

 

Xerfi Canal a reçu Françoise Chevalier, Professeur associé à HEC Paris, Directrice de thèse au Business Science Institute, pour parler de la valeur d’une entreprise académique étendue. Une interview menée par Jean-Philippe Denis.

 

Retranscription

Françoise Chevalier, vous êtes professeur au groupe HEC Paris. Nous allons parler ensemble de la valeur d’une entreprise académique étendue. Pour introduire cette discussion, je vais prendre une citation de Georges Bernard Shaw : “Si j’ai une pomme et que vous avez une pomme mais que nous échangeons nos pommes, chacun de nous repart avec une pomme […] mais si vous me donnez une idée que je vous donne une idée, chacun de nous repart avec deux idées” C’est d’abord ça qu’il faut avoir en tête : les connaissances est immatériel donc ce n’est pas un jeu à somme nulle.

Oui la connaissance est un actif immatériel, c’est un actif qui si on le partage se multiplie, contrairement aux autres actifs qui si on les partage se divisent. A ce titre le secteur de l’économie de la connaissance, grâce à cette multiplication, va créer de la valeur. C’est clairement un jeu à somme positive.

Malgré cela c’est un secteur qui pour l’instant est encore inexistant au niveau de la comptabilité nationale. Toutefois, il est représenté au niveau européen par les PCRD (Plans communs de recherche et de développement).

 

Cela invite à mettre beaucoup l’accent sur le partage des connaissances.

Oui tout à fait. Et ce partage des connaissances va dépendre de la capacité d’une organisation académique à étendre ses modes de transmission et d’appropriation des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être. À cet égard, le partage des connaissances en ligne est un outil qui est reconnu aujourd’hui comme l’un des plus approprié. Partage des connaissances, mise en ligne et fonctionnement en réseau : ceci nous conduit à un concept-clé, celui de l’entreprise académique étendue.

L’entreprise académique étendue c’est une méta-organisation qui dépasse les frontières institutionnels. A cet égard le Business Science Institute, c’est une méta-organisation, c’est une entreprise académique étendue, qui regroupe plus de 100 professeurs qui viennent de différentes institutions. Ces professeurs adhèrent librement au système en partageant les valeurs.

 

C’est cette conviction qui justifie votre contribution au Business Science Institute ?

Oui, le Business Science Institute a développé avec son mode de fonctionnement en réseau et sa présence internationale, un système de transmission et de création des connaissances tout à fait original. C’est un creuset de rencontres. Le BSI regroupe des doctorants de tous métiers et de 49 nationalités différentes.

Le Business Science Institute est aussi un creuset de publications puisqu’en très peu de temps plus de 40 ouvrages ont été publiés. Des ouvrages d’enseignants et de doctorants.

 

Finalement en vous écoutant on se dit que tous les doctorats devraient fonctionner sur cette logique.

Oui, les doctorants sont amenés à fonctionner en entreprises académiques étendues, et non seulement durant leurs études, mais également tout au long de leur vie professionnelle. L’entreprise académique étendue favorise la diversité et elle amène la multiplication des approches. Ces approches se capitalisent et s’enrichissent les unes avec les autres.

Le Business Science Institute, en favorisant la diversité des enseignants, des disciplines, des pays, des étudiants, des méthodes, est au cœur de ce dispositif. Remarquez toutefois que la diversité n’est pas nécessairement source d’enrichissement et créatrice de valeur. La diversité peut être destructrice de valeur. Seule la diversité qui est managée est créatrice de valeur et elle est porteuse d’impacts. D’impacts au pluriel : d’impacts économiques, sociaux, sociétaux et environnementaux.

Le Business Science Institute, en tant qu’entreprise académique étendue, est un exemple remarquable aujourd’hui de ce mode de fonctionnement reconnu par l’accréditation MBA. Le futur a déjà commencé, il a désormais son concept : l’entreprise académique étendue.