La collection « Les grands auteurs francophones » des éditions EMS s’est enrichie de quatre nouveaux ouvrages publiés par les membres de la Faculté du Business Science Institute :
Burlaud, A. (2022). Comptabilités, l’empire des nombres. Éditions EMS, 180 p.
Cet essai est une contribution à une réflexion à laquelle l’auteur souhaite associer le lecteur afin que chacun puisse l’approfondir en suivant sa propre voie. Cette réflexion porte sur un phénomène fascinant et essentiel : la conquête du monde par les nombres avec pour exemple la comptabilité, le contrôle de gestion et l’audit, soit la comptabilité au sens large. L’auteur porte un regard critique mais non négatif sur la comptabilité dans le but de mieux l’utiliser et lui donner les moyens de nouveaux développements. Car le monde ne serait pas ce qu’il est sans la comptabilité. Elle a été un levier de transformation des entreprises et plus largement de la société. Elle a instrumenté une liberté qui ne va pas sans responsabilité, c’est-à-dire sans obligation de répondre de ses actes. L’outil n’est pas neutre.
Pesqueux, Y. (2022). Réfléchir: De l’importance de la tâche réflexive en sciences de gestion. Éditions EMS, 336 p.
La carrière d’enseignant-chercheur de l’auteur couvre la naissance puis le développement des sciences de gestion. Il présente ici son parcours et partage ses connaissances et ses convictions. Ce texte est donc un plaidoyer fondé sur l’argument de cet essai : réfléchir. La déclinaison de cet argument est difficile tant l’idéologie dominante valorise le résultat – essentiellement financier (le tropisme de l’enseignement de gestion, des attentes des étudiants, des décideurs) et cet essai propose autre chose qu’un apprentissage de la débrouillardise qui en réduit la focale de façon majeure.
Martinet, A.C., Homo Strategicus, Éditions EMS, 228 p.
Plutôt qu’une réplique annoncée de la crise de 2008, c’est une pandémie qui est venue brutalement provoquer des pénuries de produits élémentaires, dont 40 ans de « globalisation » nous avaient convaincus qu’ils seraient toujours disponibles.
40 ans de financiarisation et de révolution numérique qui ont imposé la rentabilité et sa maximisation en dévaluant tout autre critère d’évaluation et notamment la précaution, le compromis et la justice sociale, inhérents au capitalisme industriel et managérial régulé qui avait produit les Trente Glorieuses.
Homo œconomicus s’est fait chair et a diffusé, par mimétisme et alignements, son schéma mental simpliste, liquéfiant les entreprises, les organisations et les États, comme l’avait voulu le tandem Thatcher-Reagan, admiratif de la doctrine néolibérale Hayek-Friedman. Contraint de devenir entrepreneur de soi, tout un chacun a dû s’adapter à marche forcée à l’innovation technologique aveugle, l’invocation de la destruction créatrice de Schumpeter cautionnant le vide stratégique. Partout en Occident, bien qu’à des degrés divers, homo politicus, né sous Aristote, a dû s’incliner devant homo œconomicus, désormais seule figure tenue pour légitime.
En mettant au jour ces genèses et plus encore leurs interdépendances, cet ouvrage voit l’exploitation de la planète, la montée des inégalités, la désagrégation des classes moyennes, le délitement de la démocratie libérale et des sociétés, non comme des dégâts collatéraux, mais comme des implications logiques de ce monopole d’une économie devenue chrématistique spéculative.
Fondé sur 50 ans de recherche, il retrace l’essor de la stratégie, en théorie comme en pratique, puis son reflux, submergé par une gestion financiarisée de l’entreprise, de l’État, de la ville et même des organisations sociales et solidaires. Il montre la nécessité de régénérer homo strategicus éthiquement orienté, et de libérer ses forces imaginantes, pour affronter les problèmes écologiques, sociaux, politiques, et faire que l’économie retrouve la raison. Il déploie les concepts- repères et l’épistémologie pragmatiste adéquate à une stratégie renouvelée.
Trinquecoste J.-F., Epistémodico, Éditions EMS, 396 p.
Cet ouvrage est une introduction à la philosophie des sciences abordant les principaux concepts à connaître – de même qu’un certain nombre d’auteurs séminaux – sous la forme d’un dictionnaire.
Le prologue et l’introduction mettent particulièrement l’accent sur la valeur et l’utilité de la science et les freins qu’elle a dû – et qu’elle doit parfois encore – lever pour exister. Par la suite, chaque entrée explique la notion exposée et livre des implications pratiques et des conseils à l’intention des chercheurs en sciences de gestion, en sciences humaines et en sciences sociales.
Chacune de ces entrées est également complétée d’une bibliographie indicative.
Ce livre, prioritairement destiné aux chercheurs, n’en a pas moins été rédigé dans le but d’être lisible et compréhensible par tout lecteur – même non spécialiste – curieux de la nature et de l’utilité des sciences en général.