CAMARA Massaman, DBA

Bamako n°1 (2023)

Diplômé en Master Audit et Contrôle de gestion, Massaman Camara a débuté sa carrière en Cabinet d’expertise comptable avant d’intégrer l’industrie minière avec la multinationale Anglogold Ashanti en 2008 puis Iamgold Corporation en 2020.

Il soutiendra en septembre 2023 son Executive Doctorate of Business Administration sur le thème « comment les entreprises de l’industrie minière abordent-elles leurs responsabilités en matière de développement local : cas des mines d’or de Sabodala (Sénégal) et de Sadiola (Mali) » sous la direction du Professeur Nicolas Poussing, Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (LISER). Son travail de recherche sur les deux mines se propose d’étudier la pertinence des stratégies de développement local déployées ; la pertinence des stratégies de gestion des parties prenantes et la pertinence de la durabilité des actions de développement local.

Direction de thèse

Pr. Nicolas Poussing

Thèse de DBA

Comment les industries minières abordent-elles leurs responsabilités en matière de développement local : cas des mines d’or de Sabodala (Sénégal) et de Sadiola (Mali)

Résumé

Les projets miniers en Afrique, comme partout d’ailleurs, présentent une opportunité multidimensionnelle qui suscite beaucoup de convoitises. Entre le désir des Etats de tirer le maximum de retombées sur ces grands projets, la recherche de gains et de retour rapide sur investissement des apporteurs de capitaux et surtout le désir des communautés impactées de vouloir amorcer leur développement dans la durée, se rencontrent donc des intérêts et objectifs concurrents. Or ces projets miniers, qui ont la particularité d’avoir un impact considérable sur l’écosystème immédiat, sont destinés à s’achever tôt ou tard avec un lourd héritage accumulé tout au long de leurs parcours. La plupart des parties prenantes semblent s’en tirer mieux que les communautés riveraines qui sont les plus impactées et qui supporteront d’ailleurs une large portion des conséquences de ces exploitations. Or, du début de ces projets en phase prospection en passant par celles dites d’investissement, d’exploitation jusqu’à la fermeture, ces communautés ne sont pas toujours placées au centre des attentions et des actions.
D’une part, les textes législatifs sur la décentralisation au Mali comme au Sénégal indiquent clairement que la responsabilité du développement économique, social et culturel incombe aux collectivités territoriales d’où la mise en place de plans communaux de développement élaborés selon des processus participatifs sous la conduite des élus. D’autre part, les projets miniers ont une large part de responsabilité du développement local au regard non seulement du fait de leurs impacts sur ces zones d’opération mais aussi du fait de la quête de leur légitimation.
C’est dans ce contexte que nous avons mené des recherches portant sur le thème « comment les entreprises de l’industrie minière abordent-elles leurs responsabilités en matière de développement local ». Pour atteindre cet objectif, nous avons élaboré une méthodologie basée sur la recherche qualitative dont la collecte de données fut réalisée sur le terrain à travers 25 entretiens semi-directifs réalisés auprès des parties prenantes du développement local des zones de Sadiola (Mali) et de Sabodala (Sénégal). A la lumière des législations minières nationales et sous-régionales ; des directives de la VMA (Union Africaine) et des référentiels internationaux (ISO 26000, ICMM, ITIE, etc.), nous avons abordé le terrain et analysé les données recueillies sous l’angle de la pertinence des stratégies de développement déployées ; de la pertinence des stratégies de gestion des parties prenantes et de la pertinence de la durabilité des projets. Les résultats ainsi obtenus ont fait l’objet d’une synthèse suivie de recommandations managériales.